L'illettrisme : de quoi parle-ton exactement ? Combien de personnes sont concernées en France ? Quel est le rôle des bibliothèques face à cette situation ?

 

Aujourd'hui, en France, 2,5 millions d'adultes sont en situation d'illettrisme et 16% des personnes de 18 à 65 ans résidant en France métropolitaine ont des difficultés dans au moins l'un des trois domaines fondamentaux de l'écrit : la lecture, l'écriture et la compréhension de textes simples. (Source INSEE/ANLCI, IVQ 2011-2012).

Pour agir efficacement il faut savoir tout d’abord de quoi on parle, de qui on parle, se mettre d’accord sur les mots.

Pour bien comprendre la réalité des situations des personnes, et pour trouver des solutions appropriées, il faut disposer de définitions simples et claires, cesser de confondre illettrisme analphabétisme, apprentissage du français langue étrangère.

 

Illettrisme, analphabétisme, Français Langue Étrangère...

Il faut différencier l'illettrisme, l'analphabétisme ou encore le Français Langue Etrangère (FLE), qui sont des notions bien distinctes.

En effet, on parle :

  • d’illettrisme pour des personnes qui, après avoir été scolarisées en France, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul, des compétences de base, pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante. Il s’agit pour elles de réapprendre, de renouer avec la culture de l’écrit, avec les formations de base, dans le cadre de la politique de lutte contre l’illettrisme.
  • d’analphabétisme pour désigner des personnes qui n’ont jamais été scolarisées. Il s’agit pour elles d’entrer dans un premier niveau d’apprentissage.
  • de FLE pour les nouveaux arrivants dans notre pays, dont ils ne parlent pas la langue. Il s’agit pour eux d’apprendre la langue du pays où ils résident. Le FLE en détail

Concrètement, être illettré, c’est ne pas disposer des compétences de base (lecture, écriture, calcul) suffisantes pour faire face de manière autonome à des situations courantes de la vie quotidienne : écrire une liste de courses, lire une notice de médicament ou une consigne de sécurité, rédiger un chèque, utiliser un appareil, lire le carnet scolaire de son enfant, entrer dans la lecture d’un livre… Ces personnes utilisent des stratégies de contournement pour faire face à ces réalités de tous les jours.

Le rôle des bibliothèques

L'ABF (Association des Bibliothécaires de France), en tant que membre du comité consultatif de l'Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme (ANLCI), s'engage à valoriser les actions des bibliothèques en faveur de la prévention et de la lutte contre l'illettrisme. Elle sensibilise également, les bibliothécaires sur la responsabilité culturelle des établissements de lecture publique face aux enjeux de maîtrise de la langue française.

Comment agir ? Grâce aux actions de médiation que les bibliothèques mettent en place dans et hors les murs, elles font de la prévention. En effet, ce sont des habitudes de lecture qui se créent dès le plus jeune âge. Par ailleurs, de plus en plus d'établissements de lecture publique proposent des espaces « Facile à lire » avec des collections et des animations adaptées pour faciliter l'accès au livre. Les bibliothèques ont aussi un rôle à jouer pour lutter contre la précarité linguistique des adultes : offrir un espace de travail, de rencontres et de découvertes, proposer des actions de médiation en mettant en place des partenariats avec des acteurs locaux des secteurs du social et de la formation.

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